Notre-Dame d’Écurey

 

Histoire

 

La première trace d’occupation du site date du 10e siècle et consiste en une habitation (fond de cabane excavée). Le nom « Écurey » viendrait de l’ancien nom du lieu-dit « Escureium », qui sous-entend une présence humaine dès la période gallo-romaine.

Le site est occupé dès le 12e siècle et jusqu’à la Révolution française par des moines cisterciens. Ces moines s’installent à 3 km du village le plus proche et aménagent, façonnent, cultivent les rives boisées du bord de la Saulx pour y installer l’abbaye de Notre-Dame d’Écurey.

Après la Révolution et jusqu’en 1987, une fonderie d’art et d’ornement succède à l’abbaye. Les propriétaires construisent un village de 9 ha quasiment autarcique, fondé sur le paternalisme industriel. Nous y trouvons cinq types de bâtiments : agricoles, industriels, sociaux, religieux, d’habitation.

Aujourd’hui, le site appartient à la Codecom Portes de Meuse, après une réhabilitation de cette ancienne friche industrielle et religieuse, de nombreux acteurs contribuent à la vie et au rayonnement de cet espace : Écurey Pôles d’Avenir, la compagnie Azimuts, Les Jardins d’Écurey, Meuse Traction, L’Artelier, Les Férus d’Écurey, Sur Saulx, etc.

 

Architecture

 

Du passé monastique du site, il reste quelques vestiges :

  • l’hôtellerie : ce bâtiment a été construit entre 1746 et 1748 pour accueillir les convives de l’abbaye. Aux quatre coins de la façade, d’étonnantes gargouilles évoquent le Moyen Âge. Les armoiries de l’abbaye étaient affichées côté est ; elles ont sans doute été retirées à la Révolution. Côté ouest, une ouverture semble correspondre avec un couloir menant à l’ancienne église ;
  • l’hémicycle : il ferme la cour d’entrée et donne accès par son portique à l’ancienne ferme. Il a été construit en 1774 sous l’initiative du dernier abbé d’Écurey Dom Étienne de Moyria. Le mur d’enceinte est surmonté d’une balustrade faite de colonnettes assez délicates, s’alternant de piliers massifs ornés de pommes de pin ;
  • le « logis abbatial » : sur la façade, on peut lire 1752, mais son histoire semble plus complexe. En effet, lors de sa réhabilitation et sur le cadastre de 1810, un bâtiment le rejoignait pour former un angle droit sur le pignon Est. Appartenant au carré claustral, il s’agissait sans doute d’un bâtiment destiné aux moines. Au début du 19e siècle, il a sans doute été rhabillé dans un style 18e siècle, très sobre comparable à l’hôtellerie. L’arrière donne sur le colombier du 16e;
  • la ferme : ces bâtiments délimitaient la cour de la ferme, appelée la « basse-cour ». La construction s’étale entre le 16e et le 18e siècle. Au centre de la cour, une pente douce mène à un abreuvoir alimenté par le bief.

 

Le colombier

 

Le colombier sur pied daté du 16e siècle atteste d’une certaine richesse de l’abbaye. Ce bâtiment d’une surface au sol de 70 m2 comporte deux niveaux et servait à l’élevage des pigeons. Il est construit entièrement en moellons à l’exception d’un collier et d’une bavette en pierre de taille qui fait tout le tour du bâtiment avant les ouvertures. Ceci empêche l’accès aux prédateurs grimpeurs (martres, fouines, etc). Le rez-de-chaussée servait de glacière ou de réserve à nourriture.

La construction de pigeonnier sous l’Ancien Régime était réservée aux seigneurs laïcs et ecclésiastiques. Le colombier est une marque visible de noblesse dans le paysage rural, sa taille est en rapport avec celle du domaine agricole. On calcul environ 2,5 hectares de terres agricoles à proximité immédiate par couple de pigeons, ces derniers devant se nourrir principalement par eux-mêmes, sauf en hiver. À Écurey on dénombre près de 600 couples.

Les armoiries de l’abbaye étaient sculptées au-dessus de l’entrée, mais elles ont été effacées sans doute à la Révolution.

 

La reconversion de l’abbaye en site industriel

 

À la Révolution française, l’abbaye est vendue comme bien national à un bourgeois local, Théodore Ferdinand d’ESCLAIBES d’HUST. La plupart des bâtiments dont une église, le cloître, des bâtiments monastiques sont démolis et les pierres sont réemployées pour construire dans les villages des alentours. L’abbaye est transformée en domaine agricole.

En 1830, le site d’Écurey est acheté par les frères Vivaux pour implanter une fonderie. Le minerai de fer est extrait dans des minières des villages voisins et le haut fourneau permet de le transformer en fonte. Les frères Vivaux ont fabriqué des objets usuels (casseroles, tuyaux, poêles) et quelques pièces d’art et d’ornement. Cependant, la halle en pierre construite contre le coteau est impressionnante. Si la halle est ouverte, vous pourrez observer le mur de soutènement qui fait 12 mètres de haut et plusieurs mètres de profondeur. Des barbacanes* de forme triangulaire permettent l’écoulement de l’eau provenant du talus. Le haut fourneau sans doute placé contre le mur de soutènement pouvait ainsi être alimenté par le haut. La Saulx qui traversait le site est entièrement canalisée à la même époque pour produire de l’énergie et éviter les inondations.

En 1875, la fonderie est rachetée par Auguste Salin. Il transforme profondément l’usine. Nous lui devons la construction de l’ensemble des halles en brique. Bien que les dates de construction s’échelonnent sur plusieurs années, Auguste Salin conserve un même style architectural. Le haut fourneau est remplacé par un cubilot*. Auguste Salin, en association avec d’autres maîtres de forge, oriente la fabrication de l’entreprise vers la production de fonte d’art et d’ornement.

Au cours des 110 ans d’existence de la fonderie, l’usage des différents bâtiments a peu évolué. Hormis la destruction d’un bâtiment qui fermait la cour et qui est aujourd’hui transformé en préau, l’ensemble industriel est encore présent, ce qui est exceptionnel. Ainsi Écurey est-il l’un des derniers témoignages encore debout d’une activité industrielle très importante.

 

 

* barbacane : ouverture étroite dans un mur de soutènement pour faciliter l’écoulement des eaux.

* cubilot : four à cuve formé d’un cylindre de tôle garni intérieurement d’un revêtement réfractaire et destiné à la seconde fusion de la fonte.

 

Textes rédigés par Henri Philouze

Notre-Dame d’Écurey

 

 

History

 

The first trace of the site’s occupation dates from the 10th century and consists of a dwelling place (excavated foundations of a hut). The name “Écurey” is assumed to be derived from the old place name “Escureium”, which suggests a human presence already in the Gallo-Roman period.

The site was occupied by Cistercian monks as early as the 12th century and until the French Revolution. These monks settled 3 km from the nearest village and laid out, shaped and farmed the wooded banks of the Saulx and built Notre-Dame d’Écurey abbey there.

After the Revolution and through to 1987, an artistic and ornamental foundry replaced the abbey. The owners built an almost completely self-sufficient 9-ha village, founded on the principle of industrial paternalism. Five types of construction can be seen here: farm, industrial, social, religious and living buildings.

Today, the site belongs to Codecom Portes de Meuse, and further to the restoration of this abandoned industrial and religious site, a number of players are contributing to the life of this space and to spreading its influence: Écurey Pôles d’Avenir, Compagnie Azimuts, Les Jardins d’Écurey, Meuse Traction, L’Artelier, Les Férus d’Écurey, Sur Saulx, etc.

 

Architecture

 

There are still vestiges of the site’s monastic past:

  • the hostelry: this building was erected between 1746 and 1748 to accommodate the abbey’s guests. At the four corners of the façade there are astonishing gargoyles evoking the Middle Ages. The abbey’s coat of arms was on display on the east side; it was no doubt removed at the time of the Revolution. On the west side, an opening seems to correspond to a corridor leading to the old church;
  • the hemicycle: this closes the entrance courtyard and gives access through its gateway to the old farm. It was built in 1774 on the initiative of the last abbot of Écurey, dom Étienne de Moyria. The surrounding wall was topped by a balustrade made of quite delicate small columns alternating with solid pillars decorated with pinecones;
  • the “abbots house”: the year 1752 is inscribed on the façade, but its history would seem to be more complex. Indeed, at the time of its restoration and in the 1810 land register, there was a building attached to it forming a right angle on the East gable. As part of the cloistral square, this building was probably used by the monks. It was no doubt restored at the beginning of the 19th century in an 18th century style – very understated, similar to the hostelry. The rear of the building gives onto the 16th century dovecot;
  • the farm: these buildings bordered the farmyard. Construction extended from the 16th to the 18th At the centre of the farmyard, a gentle slope leads to a drinking trough fed by the millrace.

 

The dovecot

 

The free-standing dovecot dating from the 16th century shows that abbey must have been quite wealthy. This building – with a floor area of 70 sq.m – has two levels and was where the monks bred pigeons. It was built entirely with rubble stone except for a collar and a dressed stone apron flashing that runs all around the building below the openings. This prevents predators (martens, weasels, etc.) from climbing up the walls. The ground floor served as an icehouse or food store.

The construction of dovecots under the Ancien Régime (before the Revolution) was reserved for lay and ecclesiastical lords. The dovecot is a visible sign of nobility in the rural landscape, its size was related to the size of the farm estate. It is calculated that there were about 2.5 hectares of farmland in the immediate surroundings per pair of pigeons, as they essentially had to find their food themselves, except in winter. There were nearly 600 couples at Écurey.

The Abbey’s coat of arms was sculpted above the entrance, but it was removed, at the time of the Revolution no doubt.

 

Conversion of the Abbey into an industrial site

 

At the time of the French Revolution, the Abbey was sold as a national property to a local burgher, Théodore Ferdinand d’Esclaibes d’Hust. Most of the buildings, including a church, the cloister and the monastic buildings were demolished, and the stone was reused for building in the surrounding villages. The Abbey was transformed into an agricultural estate.

In 1830, the Vivaux brothers bought the Écurey site with a view to setting up a foundry there. The iron ore was extracted from mine workings in the neighbouring villages and transformed into cast iron in the blast furnace. The Vivaux brothers manufactured everyday utensils (saucepans, pipes, stoves) and some artistic and ornamental pieces. The stone hall built against the hillside, however, is impressive. When the hall is open, you can see the retaining wall which is twelve metres high and several metres thick. Triangular-shaped weep holes* allow the water to run out from the embankment. The blast furnace – almost certainly placed against the retaining wall – could thus be fed from the top. The River Saulx which crossed the site was canalised completely at the same time to generate power and avoid flooding.

In 1875, the foundry was bought by Auguste Salin. He completely transformed the ironworks. We owe the construction of all the brick buildings to him. Although construction was spread over several years, Auguste Salin kept a consistent architectural style. The blast furnace was replaced by a cupola furnace*. Auguste Salin, working in association with other ironworkers, turned the company’s operations towards the production of artistic and ornamental ironwork.

During the foundry’s 110 years of existence, the use made of the various buildings did not change much. With the exception of the demolition of a building that closed the courtyard, and which today has been transformed into an open yard, the industrial complex is still present, which is exceptional, and means that Écurey is one of the last witnesses to a large-scale industrial activity still standing.

 

 

* Weep hole: narrow opening in a retaining wall to allow water to flow out.

* Cupola furnace: a tank furnace formed of a sheet-metal cylinder lined inside with a refractory coating designed to ensure the second melting of the cast iron.

 

Written by Henri Philouze

 

Notre-Dame d’Écurey

 

 

Geschichte

 

Die ersten Spuren der Besiedlung des Ortes stammen aus dem 10. Jahrhundert und bestehen aus einer Wohnstätte (Boden einer ausgegrabenen Hütte). Der Name „Écurey“ soll von dem alten Ortsnamen „Escureium“ stammen, welcher auf die Anwesenheit des Menschen seit der gallorömischen Zeit hindeutet.

Der Ort war seit dem 12. Jahrhundert und bis zur Französischen Revolution von Zisterziensermönchen bewohnt. Diese Mönche ließen sich 3 km von nächsten Dorf nieder und erschließen, gestalten und bebauen die bewaldeten Ufer der Saulx, um hier die Abtei Notre-Dame d’Écurey anzusiedeln.

Nach der Französischen Revolution und bis 1987 tritt eine Kunst- und Ziergießerei die Nachfolge der Abtei an. Die Eigentümer bauen ein nahezu autarkes Dorf von 9 ha, das auf dem industriellen Paternalismus basiert. Es gibt hier fünf Arten von Gebäuden: Landwirtschafts-, Industrie-, Sozial-, Kloster- und Wohngebäude.

Heute gehört der Komplex dem Gemeindeverband „Portes de Meuse“. Nach einer Sanierung dieses ehemaligen Industrie- und Klosterbrachlands tragen zahlreiche Akteure zum Leben und zur Ausstrahlung dieses Bereichs bei: Écurey Pôles d’Avenir, Compagnie Azimuts, Les Jardins d’Écurey, Meuse Traction, L’Artelier, Les Férus d’Écurey, Sur Saulx usw.

 

Architektur

 

Von der Vergangenheit des Ortes als Kloster zeugen noch einige Überreste:

  • Gästehaus der Abtei: Dieses Gebäude wurde zwischen 1746 und 1748 errichtet, um die Gäste der Abtei zu beherbergen. An den vier Ecken der Fassade erinnern erstaunliche Wasserspeier an das Mittelalter. Das Wappen der Abtei war an der Ostseite angebracht; es wurde zweifellos während der Französischen Revolution entfernt. Auf der Westseite scheint eine Öffnung einem Gang zu entsprechen, der zu der ehemaligen Kirche führt.
  • Halbrund: Es schließt den Eingangshof ab und bietet über seine Säulenhalle Zugang zum ehemaligen Bauernhof. Es wurde 1774 auf Initiative des letzten Abts von Écurey, Dom Étienne de Moyria, erbaut. Die Umfassungsmauer wird von einer Balustrade überragt, die aus sehr fein gearbeiteten kleinen Säulen besteht, die sich mit massiven Pfeilern mit Pinienzapfen-Verzierungen abwechseln.
  • Abtshaus: An der Fassade ist die Jahreszahl 1752 zu sehen, doch seine Geschichte ist offenbar komplexer. Bei seiner Sanierung und in dem Kataster von 1810 wurde nämlich ein Gebäude hinzugefügt, um einen rechten Winkel am östlichen Giebel zu bilden. Bei diesem zum Klosterviereck gehörenden Bau handelte es sich sicherlich um ein Gebäude für die Mönche. Zu Beginn des 19. Jahrhunderts wurde es zweifellos in einem Stil des 18. Jahrhunderts renoviert, der sehr nüchtern und mit dem Gästehaus vergleichbar ist. Der hintere Teil führt zum Taubenhaus aus dem 16. Jahrhundert.
  • Bauernhof: Diese Gebäude begrenzten den Hof des Bauernhofs, auch „Geflügelhof“ genannt. Die Bauzeit erstreckt sich vom 16. bis zum 18. Jahrhundert. In der Mitte des Hofes führt ein sanfter Abhang zu einer Tränke, die von dem Zuflusskanal gespeist wird.

 

Das Taubenhaus

 

Das für Fußgänger zugängliche Taubenhaus aus dem 16. Jahrhundert zeugt von einem gewissen Reichtum der Abtei. Dieses Gebäude mit einer Grundfläche von 70 m2 besitzt zwei Stockwerke und diente zur Taubenzucht. Es wurde ganz aus Bruchsteinen erbaut, mit Ausnahme eines Rands und einer Verkleidung aus Quaderstein, die das gesamte Gebäude vor den Öffnungen umgeben. Dies verhindert den Zugang von kletternden Raubtieren (Baummarder, Steinmarder usw.). Das Erdgeschoss diente als Eiskeller oder als Vorratsraum für Lebensmittel.

Der Bau eines Taubenhauses war in der Zeit des Ancien Régime (vor 1789) den weltlichen und geistlichen Grundherren vorbehalten. Das Taubenhaus ist ein sichtbares Zeichen des Adels in der ländlichen Umgebung, seine Größe steht in Beziehung zu derjenigen des Landguts. Man rechnet etwa 2,5 Hektar landwirtschaftlich genutzte Fläche in unmittelbarer Nähe pro Taubenpaar, wobei die Tauben sich in erster Linie selbst ernähren müssen, außer im Winter. In Écurey werden fast 600 Paare gezählt.

Das Wappen der Abtei war über dem Eingang in Stein gehauen, es wurde jedoch zweifellos während der Französischen Revolution entfernt.

 

Die Umwandlung der Abtei in einen Industriestandort

 

Während der Französischen Revolution wird die Abtei als Nationalgut an einen lokalen Bürger, Théodore Ferdinand d’Esclaibes d’Hust, verkauft. Die meisten Gebäude, darunter eine Kirche, der Kreuzgang und Klostergebäude, werden abgerissen und die Steine werden als Baumaterial in den Dörfern der Umgebung wiederverwendet. Die Abtei wird in ein Landgut umgewandelt.

Im Jahr 1830 wird der Standort Écurey von den Brüdern Vivaux für die Ansiedlung einer Gießerei erworben. Das Eisenerz wird in den Lagerstätten über Tage der benachbarten Dörfer gefördert und in dem Hochofen in Gusseisen umgewandelt. Die Brüder Vivaux haben Gebrauchsgegenstände (Kochtöpfe, Rohre, Pfannen) und einige Kunst- und Ziergegenstände hergestellt. Die an den Hang gebaute Halle aus Stein ist eindrucksvoll. Wenn die Halle geöffnet ist, können Sie die Stützmauer sehen, die 12 Meter hoch und mehrere Meter dick ist. Wasserabflusslöcher* in Dreiecksform ermöglichen das Abfließen des vom Abhang kommenden Wassers. Der Hochofen, der zweifellos an der Stützmauer aufgestellt war, konnte somit von oben her versorgt werden. Die Saulx, die den Standort durchquerte, wurde in derselben Zeit vollständig kanalisiert, um Energie zu erzeugen und Überschwemmungen zu vermeiden.

1875 wird die Gießerei von Auguste Salin gekauft. Er gestaltet das Werk grundlegend um. Wir verdanken ihm den Bau der gesamten Hallen aus Backstein. Obwohl sich die Bauzeit über mehrere Jahre erstreckt, behält Auguste Salin denselben Baustil bei. Der Hochofen wird durch einen Kupolofen* ersetzt. Auguste Salin richtet in Zusammenarbeit mit anderen Schmiedemeistern das Unternehmen auf die Produktion von Kunst- und Ziergießerei aus.

Im Laufe des 110-jährigen Bestehens der Gießerei hat sich die Nutzung der verschiedenen Gebäude nur wenig geändert. Bis auf den Abriss eines Gebäudes, das den Hof abschloss und das in einen Innenhof umgewandelt wurde, ist der Industriekomplex noch gegenwärtig, was außergewöhnlich ist. Somit ist Écurey eines der letzten noch verbleibenden Zeugnisse einer sehr bedeutenden Industrietätigkeit.

 

 

* Wasserabflussloch: Enge Öffnung in einer Stützmauer, um das Abfließen des Wassers zu erleichtern.

* Kupolofen: Schachtofen, der aus einem Blechzylinder besteht, welcher im Inneren mit einer feuerfesten Beschichtung versehen ist und zum zweiten Schmelzen des Gusseisens dient.

 

Text verfasst von Henri Philouze

 

Notre-Dame van Écurey

 

 

Geschiedenis

 

De eerste tekenen van activiteit op deze plek dateren van de 10e eeuw. Het gaat hierbij om een woonruimte (uitgegraven fundering van een hut). De naam ‘Écurey’ zou afkomstig zijn van de oude benaming van het gehucht ‘Escureium’, wat menselijke aanwezigheid vanaf de Gallo-Romeinse periode veronderstelt.

Deze plaats wordt vanaf de 12e eeuw en tot de Franse Revolutie bewoond door cisterciënzers. Deze monniken vestigen zich op 3 km van het dichtstbijzijnde dorp en beginnen de beboste oevers van de Saulx aan te passen, te bewerken en te bebouwen om er de abdij van Notre-Dame van Écurey te vestigen.

Na de Revolutie en tot in 1987 staat er op de plaats van de abdij een gieterij voor ijzerkunst en -decoratie. De eigenaars bouwen een zo goed als autarkisch dorp van 9 ha, steunend op het industriële paternalisme. Je vindt er vijf soorten gebouwen: agrarische, industriële en religieuze gebouwen en ook sociale en woonruimtes.

Vandaag behoort deze site aan Codecom Portes de Meuse; na de renovatie van dit oude en verlaten industriële en religieuze terrein werken heel wat partijen mee aan het tot leven brengen en de uitstraling van deze ruimte: Écurey Pôles d’Avenir, Compagnie Azimuts, Les Jardins d’Écurey, Meuse Traction, L’Artelier, Les Férus d’Écurey, Sur Saulx, enz.

 

Architectuur

 

Van het kloosterverleden van deze site zijn een paar elementen overgebleven:

  • Het gastenverblijf: dit gebouw werd tussen 1746 en 1748 rechtgezet om de genodigden van de abdij te ontvangen. De wonderlijke waterspuwers op de vier hoeken van de gevel doen denken aan de middeleeuwen. Het wapenschild van de abdij stond op de oostelijke zijde; het werd ongetwijfeld verwijderde tijdens de Revolutie. Aan de westelijke kant lijkt een opening overeen te komen met de gang die naar de oude kerk leidde.
  • Het amfitheater: het omsluit de binnenplaats aan de ingang en geeft via zijn portaal toegang tot de oude boerderij. Gebouwd in 1774 op initiatief van de laatste abt van Écurey, dom Étienne de Moyria. Op de ommuring staat een balustrade van delicate zuiltjes die afwisselen met massieve pijlers versierd met denappels.
  • De ‘abbatiale woning’: op de gevel staat 1752, maar de geschiedenis van dit huis blijkt veel complexer te zijn. Bij de renovatie en op het kadaster van 1810 staat inderdaad een extra gebouw dat een rechte hoek vorm met de oostelijke puntgevel. Dit gebouw behoorde tot het kloostervierkant en was zonder twijfel bedoeld voor de monniken. Aan het begin van de 19e eeuw werd deze woning naar alle waarschijnlijkheid vernieuwd in de stijl van de 18e eeuw: heel sober en vergelijkbaar met het gastenverblijf. De achterzijde kijkt uit op de duiventil uit de 16e eeuw.
  • De boerderij: deze gebouwen begrenzen de binnenplaats van de boerderij, het ‘nederhof’ genoemd. De bouw ervan strekt zich uit van de 16e tot de 18e eeuw. In het midden van de binnenplaats leidt een zachte helling naar een drinkbak die wordt gevoed door de waterloop.

 

De duiventil

 

De duiventil op voet dateert van de 16e eeuw en getuigt van een zekere rijkdom van de abdij. Dit gebouw met een vloeroppervlak van 70 m² telt twee niveaus en diende om duiven te kweken. De til is volledig uit breuksteen opgetrokken, behalve een astragaal en een slab van gehouwen steen die rond het gebouw loopt, voor de openingen. Dit ontzegt de toegang aan klimmende roofdieren (marters, fluwijnen enz.). De benedenverdieping deed dienst als ijskelder of opslagplaats voor voeding.

De bouw van een duiventil onder het Ancien Régime was voorbehouden aan wereldlijke en geestelijke heren. De duiventil is een zichtbaar teken van verhevenheid in de landelijke omgeving, de omvang ervan is gerelateerd aan deze van het landbouwdomein. Er wordt ongeveer gerekend met 2,5 ha landbouwgrond in de onmiddellijke nabijheid per duivenkoppel; deze duiven moesten doorgaans zelf voor hun eten zorgen, behalve in de winter. In Écurey worden ongeveer 600 koppels geteld.

Het wapenschild van de abdij was boven de ingang uitgehouwen, maar dit werd ongetwijfeld verwijderd tijdens de Revolutie.

 

De omvorming van de abdij tot een industriële site

 

Bij de Franse Revolutie werd de abdij als nationaal goed verkocht aan een lokaal iemand uit de burgerij: Théodore Ferdinand d’ESCLAIBES d’HUST. De meeste gebouwen, waaronder een kerk, een kloostergang en monnikenwoningen werden afgebroken en hun stenen werd hergebruikt voor de aanleg van de omliggende dorpen. De abdij werd omgevormd tot landbouwdomein.

In 1830 werd de site van Écurey aangekocht door de broers Vivaux. Zij vestigden er een gieterij. Het ijzererts werd uit de grond gehaald in de open groeven van de buurdorpen en met de hoogoven omgevormd tot gietijzer. De broers Vivaux maakten gebruiksvoorwerpen (kookpotten, buizen, braadpannen) en een paar kunst- en decoratiestukken. De stenen hal gebouwd tegen de helling is niettemin indrukwekkend. Als de hal open is, kun je gaan kijken naar de steunmuur die 12 meter hoog en een aantal meter diep is. Via driehoekige afwateringsspleten* kan het water van het talud wegstromen. De hoogoven die hoogstwaarschijnlijk tegen de steunmuur stond, kon zo via de bovenkant worden gevoed. De Saulx die door dit terrein liep, werd in dezelfde periode volledig gekanaliseerd om energie te kunnen opwekken en overstromingen te kunnen voorkomen.

In 1875 werd de gieterij overgekocht door Auguste Salin. Hij verbouwde de fabriek grondig. Aan hem hebben we de bakstenen hallenconstructie te danken. Ook al strekte de bouw zich over verschillende jaren uit, wist Auguste Salin toch eenzelfde architecturale stijl te behouden. De hoogoven werd vervangen door een schachtoven*. Auguste Salin en andere hoogoveneigenaars bogen de productie van de fabriek om naar kunst- en decoratievoorwerpen.

Tijdens de 110 jaar dat de gieterij op deze plek bleef staan, is het gebruik van de gebouwen weinig geëvolueerd. Behalve één gebouw dat de binnenplaats omsloot en vandaag is omgevormd tot overdekte speelplaats, is het industriële geheel nog steeds aanwezig, wat toch vrij uitzonderlijk is. Zo is Écurey een van de laatste nog overeind staande getuigen van een heel belangrijke industriële activiteit.

 

 

* afwateringsspleet: smalle opening in een steunmuur om de afvoer van water te vergemakkelijken.
* schachtoven: oven met een kuip die wordt gevormd door een plaatstalen cilinder; deze cilinder is aan de binnenkant voorzien van een vuurvaste bekleding en wordt gebruikt voor de tweede smelting van het gietijzer.

 

Teksten opgesteld door Henri Philouze