
Pochade du peintre en pâtissier

Huile sur toile, 1877.
Musée Jules Bastien-Lepage, Montmédy
Inv. CD 2006-3678
Ce tableau, de l’ordre du burlesque, met en lumière un aspect méconnu de la palette du peintre : le trait humoristique. En effet, les œuvres de cet esprit réalisées par l’artiste sont très peu nombreuses. Les portraits, les tableaux paysans ou de genre, et même les paysages, sont dans la majeure partie des cas emprunts d’une sorte de nostalgie, d’un sérieux ou d’une gravité profonde. Ici, l’œuvre met en lumière le caractère joyeux de l’artiste, que ses amis (Theuriet, Amic, etc…) ont mis en avant à travers leurs ouvrages. Fourcaud évoque d’ailleurs dans sa biographie sur l’artiste datée de 1885, la création de cette toile, dédiée « à mon amie V Klotz / cuisinier aussi » : « Il aime ce qui vit et ce qui vibre ; il s’amuse de ce qui amuse les autres ; il a des gaîtés rayonnantes. On l’a supplié de se costumer pour un bal : à grand’peine il s’est décidé à se travestir en cuisinier, et il n’est pas plus tôt entré dans le salon qu’il est ravi et qu’il le montre. Le lendemain, pour conserver le souvenir de cette nuit joyeuse, ne s’avise-t-il pas de se portraiturer, le plus spirituellement du monde, sous son habit de marmitton ? »
Pochade du peintre en pâtissier

Le Semeur

Jules Bastien-Lepage (1848-1884).
Huile sur toile, 1879-1880.
Musée Jules Bastien-Lepage, Montmédy
Inv. MMBL 82.19
Élève de l’Ecole des Beaux-Arts et d’un des principaux tenants de la peinture académique, Alexandre Cabanel, Jules Bastien-Lepage est initié dès 1868 à la peinture d’histoire ancienne, aux sujets relevant de la mythologie et de l’histoire religieuse. Après avoir échoué au concours pour le Prix de Rome en 1876, le jeune peintre délaisse le « grand genre » pour des sujets inspirés du monde de son enfance : le quotidien du monde rural.
Cette esquisse du Semeur, dont une autre version, plus monumentale, est conservée au Musée de la Cour d’Or à Metz, représente un champ labouré. Une colline apparaît à l’horizon tandis qu’une toute petite portion de la toile est réservée à un ciel menaçant de fin de journée. A la limite la zone cultivée, on aperçoit un attelage. L’image fantomatique d’un semeur occupe la partie droite de la composition.
Successeur de Gustave Courbet ou de Jean-François Millet, Jules Bastien-Lepage offre une nouvelle vision de la vie des champs. Moins revendicatrices, traitées dans des couleurs claires où se juxtaposent souvenirs de la tradition académique et adaptation des expériences impressionnistes, ses peintures surprennent les critiques d’art et retiennent l’attention. Successeur du réalisme, le peintre meusien a su intégrer les influences du japonisme et de la photographie, ce qui lui vaut le qualificatif de naturaliste.
(D’après Dominique Lobstein (dir.), Jules Bastien-Lepage, Nicolas Chaudun, Paris, 2007 (lien notice Prolonger la visite ) et Le Petit Journal de l’Exposition, Jules Bastien-Lepage, Verdun, 2007)
Le Semeur

Le Mendiant

Huile sur toile, 1881.
Musée Jules Bastien-Lepage, Montmédy
Inv. CDBL 2004.3534
Cette esquisse est l’une des ultimes œuvres préparatoires de Jules Bastien-Lepage pour Le Mendiant, tableau présenté au Salon de 1881 et aujourd’hui conservé à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague. Elle diffère de la version définitive par la présence d’un chat dans l’angle inférieur droit et l’absence d’un personnage féminin à l’arrière-plan.
Pour ce tableau, le peintre s’est sans doute inspiré d’une œuvre de Jean-François Millet, peinte vers 1858-1859. Le mendiant, sur le pas de la porte, est occupé à glisser quelque quignon dans sa besace. Un aspect monumental est donné au vieillard, qui décentré vers la droite, se détache dans l’encadrement de la porte. Dans l’entrebâillement de celle-ci, la petite fille semble songeuse.
Le Mendiant est le premier exemple d’un tableau paysan, non plus inséré dans un vaste paysage, mais dans un cadre plus resserré. Cette œuvre connut un grand succès et influença de nombreux artistes.
(D’après Dominique Lobstein (dir.), Jules Bastien-Lepage, Nicolas Chaudun, Paris, 2007. et Marion Stef, « Musée Jules Bastien-Lepage, Montmédy », Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix)