
Jeanne au Sacre

Bronze, 1900.
Musée Jeanne d’Arc, Vaucouleurs
Inv. MV 2.97.473
Jeanne d’Arc est l’un des personnages les mieux connus du XVe siècle grâce aux nombreuses sources écrites mais il n’existe aucun portrait réalisé de son vivant. Aussi, les nombreuses représentations de la sainte sont régies par un ensemble de codifications.
Au XIXe siècle, la naissance du romantisme, le renouveau du catholicisme et la restauration de la monarchie provoquent un engouement pour la figure de Jeanne d’Arc. En 1870, après la proclamation de la IIIe République, Jeanne d’Arc est utilisée par les catholiques comme un rempart contre l’impiété et l’anticléricalisme. Sous l’impulsion de l’évêque d’Orléans, Monseigneur Dupaloup, l’Eglise organise le culte de Jeanne d’Arc qui aboutit à sa béatification en 1909 puis à sa canonisation en 1920.
L’Eglise favorise la multiplication des vitraux et des statues dans les édifices religieux. Jeanne est tantôt l’Inspirée, la jeune bergère interpellée par des voix, la guerrière, femme-soldat en armure ou la Martyre, Jeanne au bûcher. Au terme de minutieuses recherches historiques, Prosper d’Epinay choisit de représenter Jeanne au sacre afin de glorifier l’héroïne. Pour réaliser le visage de la sainte, le sculpteur se serait inspiré d’une religieuse priant à Saint-Pierre de Rome.
Réalisée en marbre, ivoire et bronze, cette statue a été offerte à la ville de Reims et déposée dans la cathédrale en 1909 à l’occasion des fêtes célébrant la béatification de Jeanne d’Arc, à l’endroit même où se tenait cette dernière lors du sacre de Charles VII en juillet 1429.
(D’après Marion Stef, « Musée Jeanne d’Arc Vaucouleurs », Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix et Valérie Péché (dir.), Monuments de Lumière : vitrail commémoratif de la Grande Guerre en Meuse, Conservation départementale des Musées de la Meuse, Conseil général de la Meuse, 1998.
Jeanne au Sacre

Le départ de Vaucouleurs

Carton de vitrail pour une église de Lunéville, 1913.
Atelier Höner, Janin, Benoît, Nancy.
Dessin, fusain, estompe, craie blanche, encre brune et noire.
Musée Jeanne d’Arc, Vaucouleurs
Inv. MV 2009.0.404
Ce carton de vitrail réalisé par l’atelier nancéien reprend la composition monumentale réalisée en 1886 par le peintre alsacien Jean-Jacques Scherrer (1855-1916) représentant Jeanne d’Arc quittant Vaucouleurs. A l’origine présentée au musée du Luxembourg à Paris, cette œuvre est visible aujourd’hui dans le salon de l’Hôtel de Ville de Vaucouleurs.
Jeanne est représentée à cheval au moment de quitter Vaucouleurs. Elle reçoit un message de Baudricourt à adresser au dauphin et une épée offerte par les habitants de Vaucouleurs. Ces derniers la saluent avant son départ.
L’Eglise favorise la multiplication des vitraux et des statues dans les édifices religieux. Jeanne est tantôt l’Inspirée, la jeune bergère interpellée par des voix, la guerrière, femme-soldat en armure ou la Martyre, Jeanne au bûcher. Le thème de Jeanne d’Arc est particulièrement prisé par l’atelier nancéien Höner, Benoît et Janin, qui réalisa près de 400 cartons de vitraux sur ce sujet.
(Texte : Marie Pintre / D’après Marion Stef, « Musée Jeanne d’Arc Vaucouleurs », Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix)
Le départ de Vaucouleurs

Affiche : Jeanne d’Arc par Sarah Bernhardt

Lithographie couleurs, 1890.
Musée Jeanne d’Arc, Vaucouleurs
Inv. CDMV 94.237
Le destin tragique de Jeanne d’Arc en fait une héroïne dramatique de premier ordre. Dès 1801, elle est le personnage principal d’une tragédie de Schiller, Jungfrau von Orleans. En 1845, elle inspire un opéra à Verdi. Au théâtre, elle a notamment été incarnée par Sarah Bernhardt dans une pièce écrite en 1873 par Jules Barbier et mise en musique par Gounod.
Le musée Jeanne d’Arc de Vaucouleurs conserve deux affiches réalisées pour Sarah Bernhardt par Eugène Grasset. La première représente la comédienne, les cheveux courts et frisés, entourée de lances et de flèches, tenant un étendard, la main gauche repliée sur la poitrine et les yeux levés vers le ciel. Saluée par la critique, cette composition ne fut pas du goût de Sarah Bernhardt. Grasset réalisa alors une seconde version la représentant les cheveux longs et le regard fixé vers l’horizon.
La collaboration entre Eugène Grasset et Sarah Bernhardt n’eut pas une grande postérité et Alphonse Mucha devint rapidement l’affichiste attitré de la comédienne.
(D’après Marion Stef, « Musée Jeanne d’Arc Vaucouleurs », Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix)