
La Chanson du printemps

Huile sur toile, 1874.
Musée de la Princerie, Verdun
Inv.81.1.87
Présenté au Salon de 1874, ce tableau a été acquis par l’Etat l’année suivante. Il illustre l’évolution du travail de Jules Bastien-Lepage qui, peu à peu, se détache de l’enseignement classique et des compositions académiques pour tendre vers plus de naturalisme. Une étude attentive de l’œuvre permet de déceler ces différentes influences, parfois contradictoires.
Le tableau représente une jeune fille assise dans un paysage, un panier posé à côté d’elle. Elle est entourée de trois angelots jouant de la musique. La composition pyramidale des figures, le traitement du visage de la jeune fille et la présence d’anges musiciens sont issus de l’enseignement académique.
Cependant, dans le même temps, de nombreux éléments témoignent d’une recherche de réalisme. Ainsi, la jeune fille est assise dans une position qui laisse deviner sa fatigue et sa lassitude à l’issue d’une journée de labeur, dont témoignent ses mains, aux ongles sales, et ses pieds nus. Une très grande attention est portée à la représentation du paysage. Les arbres et les fleurs sont aisément identifiables et sont ceux de la campagne meusienne. A l’arrière-plan, le peintre a représenté avec exactitude un « village-rue » caractéristique de la Lorraine, marqué par un traitement soigné de la lumière. Le bouquet de violettes cueilli par la jeune fille et déposé dans son panier forme une véritable nature morte, illustrant l’intérêt de Jules Bastien-Lepage pour ce genre.
La Chanson du printemps

Crosse abbatiale

France, Limoges.
Achat, 2007.
Musée de la Princerie, Verdun
Inv.2008.1.1
Cette crosse émaillée possède une provenance prestigieuse : elle provient de la tombe d’Etienne Bourgeois, puissant abbé de Saint-Vanne, mort en 1452. Dans les années 1830, l’abbaye Saint-Vanne, abandonnée depuis la Révolution, tombe en ruines. Les vestiges architecturaux, devenus dangereux, sont alors détruits. C’est dans ces circonstances que la sépulture d’Etienne Bourgeois et les objets qu’elle contient sont découverts.
La crosse est composée de trois parties : une douille portant un décor de motifs végétaux, un nœud circulaire orné de figures fantastiques et une volute terminée par une palmette-fleur à trois feuilles.
Après avoir été présentée en 1889 à l’exposition Universelle de Paris et avoir appartenu à de prestigieuses collections privées, la crosse a retrouvé en 2007, au musée de la Princerie, la pierre tombale d’Etienne Bourgeois, sortie des décombres de l’abbaye en 1833. De par son intérêt artistique et historique, elle est l’une des pièces majeures des collections du musée de la Princerie.
Crosse abbatiale

Stèle funéraire

Don Lallemand, 1884.
Musée de la Princerie, Verdun
Inv.85.12.15
La pratique de l’incinération est la plus courante au début de l’époque gallo-romaine, avant d’être progressivement supplantée par l’inhumation à partir du IIIe siècle. Les cendres sont placées dans une urne ou directement mises en terre. Des monuments en pierre, des stèles, indiquent l’emplacement de la tombe. Ils possèdent des inscriptions et un décor sculpté, représentant le défunt, parfois dans le cadre de son activité.
Cette stèle a été découverte en 1881 à Stenay, dans les fondations de l’ancienne église Saint-Rémy. Elle possède un décor particulièrement intéressant.
Sur la face principale, deux hommes se font face de part et d’autre d’une tunique qu’ils tiennent chacun par une épaule. Il s’agit de la représentation d’un marchand de tissu, probablement représenté à droite, déployant une tunique devant un client qui l’examine. Cette scène, comme prise sur le vif, illustre une activité marchande de l’époque gallo-romaine.
La face latérale droite porte une inscription indiquant qu’une mère a fait ériger ce monument à la mémoire de sa belle-fille, Vaccia, et de son fils, Giamilius. Celui-ci est probablement le marchand représenté sur la face principale.