
Autel de la crucifixion

Dieppe, fin du XVIIIe siècle.
Ivoire sculpté en bas-relief et en ronde-bosse, bois d’acajou et verre.
Musée de la Céramique et de l’Ivoire, Commercy
Inv. CD 1996-2610
Cette œuvre, attribuée à l’ivoirier dieppois Jean-Antoine Belleteste, est disposée à l’intérieur d’une vitrine en bois d’acajou. La présentation sous verre est justifiée par la finesse et la grande fragilité des éléments qui composent l’œuvre. La vitrine est surmontée d’un calice qui symbolise l’Eucharistie et le pouvoir rédempteur du sang du Christ.
Le Christ en croix, situé au centre de la composition, est entouré de la Vierge à gauche, de Marie-Madeleine et de saint Jean à droite. Plusieurs éléments symboliques présents dans cette œuvre rappellent la Passion du Christ. A gauche de la composition, le coq évoque le Reniement de Pierre, la lanterne et l’oreille sectionnée font allusion à l’Arrestation. On observe également le voile de Véronique portant l’empreinte du visage du Christ. A droite, l’aiguière et le bassin rappellent le lavement des mains de Pilate. La bourse, d’où s’échappent les 30 deniers de Judas, évoque la trahison de ce dernier. Une cage ouverte symbolise l’envol de l’âme après la mort.
On distingue par ailleurs les instruments de la Passion : les verges, le fouet, la colonne de la Flagellation, l’échelle de la Mise en croix, les marteaux et les clous, la couronne d’épines, l’éponge et la lance, l’échelle de la descente de croix et la tenaille avec laquelle Nicodème décloue les pieds du Christ. Au sol gît la tunique de Jésus que les soldats jouèrent aux dés. Au pied de la croix, la main symbolise la gifle infligée au Christ par un soldat après son arrestation.
(D’après Philippe Pagnotta, Autour d’une collection d’ivoires, catalogue des œuvres du musée de Commercy et des musées de la Meuse, Conservation départementale des Musées de la Meuse, Conseil général de la Meuse, 2002).
Autel de la crucifixion

Chope : la bataille d’Arbèles d’après Charles Le Brun
Ivoire sculpté en bas-relief, haut-relief et en ronde-bosse ; argent fondu, repoussé, ciselé et doré pour la monture ; laiton doré rapporté pour la coupe intérieure de la chope.
Musée de la Céramique et de l’Ivoire, Commercy
Inv. 0.1662
Le décor de cette chope est inspiré de l’œuvre de Charles Le Brun, peinte en 1669, représentant la bataille d’Arbèles, qui opposa en 331 avant J.-C. Alexandre le Grand au roi perse Darius III.
La bataille est rendue par un effet de désordre. Incapable de mettre en ordre de combat ses nombreux contingents, Darius essuie une cuisante défaite devant une armée ennemie moins nombreuse. Alexandre, monté sur Bucéphale son cheval, se précipite sur son ennemi juché sur un char privé d’attelage. Il est suivi du mage Aristandre qui reconnaît en l’aigle planant au-dessus du roi macédonien une promesse de victoire. A l’arrière-plan, on observe les tours de combat montées à dos d’éléphants.
Le sculpteur a dû faire face à la difficulté de transposer la composition panoramique de Le Brun sur une paroi cylindrique. Différents procédés sont utilisés : les figures s’étagent selon plusieurs techniques allant de la ronde-bosse au premier plan à la gravure pour esquisser l’arrière-plan. Les corps enchevêtrés et contorsionnés donnent une impression de violence et accentuent l’effet dramatique.
La monture en vermeil est ornée de motifs guerriers repoussés et ciselés.
(D’après Philippe Pagnotta, Autour d’une collection d’ivoires, catalogue des œuvres du musée de Commercy et des musées de la Meuse, Conservation départementale des Musées de la Meuse, Conseil général de la Meuse, 2002).