
Enseigne « Au Grand Monarque »

Musée de Varennes-en-Argonne
Inv. MA 2010.0.416
La ville de Varennes-en-Argonne est liée à un événement marquant de l’Histoire de France : l’arrestation du roi Louis XVI et de sa famille, le 21 juin 1791. Au mois d’octobre 1789, la famille royale est contrainte de quitter Versailles pour vivre à Paris, au château des Tuileries. Louis XVI souhaite alors se rapprocher des puissances étrangères pour l’aider à mettre un terme au mouvement révolutionnaire. Sa liberté étant limitée, un plan d’évasion est organisé par le comte de Fersen et le marquis de Bouillé, général en chef des troupes de la Meuse, de la Sarre et de la Moselle. Ce dernier attend la famille royale à Montmédy.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, le roi, la reine Marie-Antoinette, leur fille et le dauphin, Madame Elisabeth, sœur du roi, et la gouvernante des enfants, Madame de Tourzel, s’enfuient déguisés à bord d’une berline. Reconnue à Sainte-Ménehould par le maître de poste Drouet, la famille royale est arrêtée à Varennes-en-Argonne.
Située dans la ville basse de Varennes-en-Argonne, l’auberge du Grand Monarque était signalée par une enseigne dont le portait du souverain était changé à chaque règne. C’est là que six chevaux attendaient le convoi royal. L’établissement existe encore aujourd’hui.
(D’après Marion Stef, « Musée de la Varennes-en-Argonne», Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix)
Enseigne « Au Grand Monarque »

Assiette à décor de coq

Les Islettes-Le Bois d’Epense.
Musée de Varennes-en-Argonne
Inv. CDMA 89.784
Un sol riche en argile et l’abondance du bois ont toujours permis une production importante de céramiques en Argonne. En activité entre 1735 et 1848, la manufacture des Islettes, aussi connue sous le nom de fabrique du Bois d’Epense, est renommée grâce à sa production de faïence.
Cuite une première fois, la terre, tendre et poreuse, est revêtue d’une glaçure opacifiée à l’étain puis cuite une seconde fois à 1000°C. Les couleurs telles que le rouge, le rose et les dorures sont posées sur la glaçure déjà cuite et une troisième cuisson, à température moins élevée, est réalisée pour fixer le décor. On parle alors d’une faïence de « petit feu ».
Le coq, adopté par la Monarchie française dès la fin du Moyen Âge, est conservé à la Révolution comme l’emblème du peuple et de la Nation. Remis à l’ordre du jour lors de la Révolution de 1830, il doit figurer sur les boutons d’habit et surmonter les drapeaux de la garde nationale. Les manufactures du Grand Est, dont celle des Islettes, ont suivi cette mode dans le décor de leurs productions.
(D’après Marion Stef, « Musée de la Varennes-en-Argonne», Guide du visiteur des musées de la Meuse, sous la direction d’Aurélie Jalouneix)
Assiette à décor de coq

Artisanat de tranchées

Douilles d’obus travaillées, Feuilles travaillées.
Bois, métal, plomb.
Première Guerre mondiale, Argonne.
Musée de Varennes-en-Argonne
Inv. MA divers.
L’Argonne a été le lieu d’affrontements violents pendant la Première Guerre mondiale.
A partir de 1915, pour conserver les positions acquises, les armées s’enterrent dans les tranchées le long de la ligne de front. Entre deux offensives, retranchées dans les galeries, les soldats vivent dans l’attente. Certains d’entre eux se mettent à fabriquer des objets usuels à l’aide de matériaux communs (bois, tissu) ou d’éléments récupérés sur le champ de bataille. Les objets métalliques comme les douilles d’obus vides, les munitions, les décorations et les pièces de monnaie sont transformés en vases, en encriers, en presse-papiers, en crucifix ou en bagues. Les morceaux de métal sont fondus, le plus souvent dans les casques, puis découpés, soudés et gravés.
On retrouve également des cannes en bois sculpté, des feuilles évidées ou encore des petits soldats, … Ces objets étaient envoyés dans les familles ou vendus. Véritable art populaire, l’artisanat de tranchée suscite un engouement tel qu’il conduit à la création d’une véritable industrie.